Page:Tertullien - De praescriptione haereticorum, trad de Labriolle, 1907.djvu/115

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

foi qu’il enseigne, quelque récompense qu’il promette, [2] déclarait lui-même pendant son séjour sur la terre ce qu’il était, ce qu’il avait été, de quelles volontés paternelles il était chargé, quels devoirs il prescrivait à l’homme, et cela soit en public, devant le peuple, soit dans des instructions privées, adressées à ses disciples, parmi lesquels il en avait choisi douze principaux pour vivre à ses côtés et pour être plus tard les docteurs des nations. [3] L’un d’eux ayant été chassé, il ordonna aux onze autres, au moment de retourner vers son père, après la Résurrection, d’aller enseigner les nations et de les baptiser au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. [4] En conséquence, les apôtres (ce terme signifie « envoyés ») choisirent aussitôt, par la voie du sort, un douzième apôtre, Mathias, à la place de Judas, selon l’autorité de la prophétie qui apparaît dans le psaume de David. Ils reçurent la force promise de l’Esprit Saint qui leur donna le don des miracles et des langues. Ce fut d’abord en Judée qu’ils établirent la foi en Jésus-Christ et qu’ils installèrent des Églises. Puis ils partirent à travers le monde, et annoncèrent aux nations la même doctrine et la même foi. [5] Dans chaque cité ils fondèrent des Églises auxquelles dès ce moment les autres Églises empruntèrent la bouture de la foi, la semence de la doctrine, et l’empruntent tous les jours pour devenir elles-mêmes des Églises.

[6] Et par cela même, elles seront considérées comme apostoliques, en tant que filles des Églises apostoliques. [7] Toute chose doit nécessairement être caractérisée d’après son origine. C’est pourquoi ces Églises, si nombreuses et si grandes soient-elles, ne sont que cette pri-