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renient, puisque, en cherchant, ils avouent qu’ils ne croient pas encore. [13] Ils ne sont pas chrétiens, même pour eux-mêmes, à plus forte raison pour nous. Ceux qui s’approchent en fraude, sur quelle foi peuvent-ils discuter ? Quelle vérité peuvent défendre des gens qui nous la suggèrent par le mensonge ? — [14] Mais ils parlent d’après les Écritures et c’est d’après elles qu’ils persuadent. — Parbleu ! comment parleraient-ils des choses de la foi sans s’appuyer sur les livres de la foi ?

XV. Nous voilà donc arrivés à notre objet principal : c’est vers ce point que nous tendions et tout ce qui a été dit n’était qu’un préambule en vue de préparer ce que nous avons à dire. Venons-en maintenant aux mains sur le terrain même où nos adversaires nous provoquent.

[2] Ils mettent en avant les Écritures et par leur audace ils font tout de suite impression sur quelques-uns. Dans le combat même, ils fatiguent les forts, ils séduisent les faibles, ils laissent en les quittant un scrupule au cœur des médiocres. [3] C’est donc ici surtout que nous leur barrons la route en les déclarant non recevables à disputer sur les Écritures. [4] Si elles constituent leur force, il faut voir, pour qu’ils en puissent user, à qui revient la possession des Écritures, afin que celui qui n’a nul droit sur elles ne soit pas admis à y recourir.

XVI. Je ferais penser que c’est par défiance de ma cause ou par désir d’aborder le débat sous quelqu’autre biais, que j’introduis cette question préalable, si je n’avais pour moi de bonnes raisons, et celle-ci en particulier que notre foi doit obéissance à l’Apôtre quand il nous défend de nous lancer dans les questions, de