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condamnation portée non seulement contre une honteuse passion, mais contre un crime manifeste ? [4] Est-ce le même homme qui excuse une impudicité, et qui parmi les titres de ses travaux, après les angoisses et les tribulations, après les jeûnes et les veilles, a nommé aussi avec honneur la chasteté ? [5] Est-ce le même homme qui accorde la communion à tous les réprouvés et qui écrit : « Qu’il y a-t-il de commun entre la justice et l’iniquité ? Quelle union peut exister entre la lumière et les ténèbres ? Quel accord entre le Christ et Bélial ? ou quelle part le croyant peut-il avoir avec l’infidèle ? Quel rapport du temple de Dieu aux idoles ? » [6] Ne devra-t-il pas entendre constamment cette riposte : Comment sépares-tu ce que tu as uni quand tu as réhabilité l’incestueux ? car depuis sa réintégration dans l’Église, la justice est associée à l’iniquité, les ténèbres à la lumière, Bélial est d’accord avec le Christ et l’infidèle participe avec le fidèle aux sacrements. [7] Ce sera l’affaire des idoles, si le profanateur même du temple de Dieu entre dans le temple de Dieu. Citons encore l’apôtre : « Vous êtes, dit-il, le temple du Dieu vivant. Dieu l’a dit : J’habiterai en eux, et je marcherai au milieu d’eux ; je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. Sortez donc d’au milieu d’eux et séparez-vous d’eux et ne touchez pas à ce qui est impur. »

[8] Tu développes ces préceptes, ô apôtre, juste au moment où tu tends toi-même la main vers un pareil gouffre d’immondices ; et tu ajoutes encore : « Puisque nous avons cette promesse, purifions-nous, mes bien-aimés, de toute souillure de la chair et de l’esprit, et achevons notre sanctification dans la crainte de Dieu. »