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partagée entre un orgueilleux et un incestueux ; contre le premier il s’est armé de la verge, et contre le second de la sentence, la verge qui menace, la sentence qui exécute ; l’une qui jetait seulement des éclairs et avec laquelle il gourmandait, l’autre qui faisait éclater la foudre et par laquelle il condamnait. [19] Il est dès lors certain qu’il y en eut un qui trembla sous la menace de la verge, et qu’il y en eut un autre qui fut condamné et périt sous le châtiment infligé. Aussitôt le premier revint, redoutant le coup ; l’autre s’en alla, purgeant son châtiment.

[20] Lorsque l’apôtre écrit de nouveau aux Corinthiens, il formule un pardon, mais on ne sait au bénéfice de qui, car il n’indique ni la personne ni la cause. Mettons les faits en regard du sens général. [21] Si l’on nous dit : c’est l’incestueux, il faudra que ce soit aussi l’orgueilleux. La chose va de soi, étant donné que l’orgueilleux n’a été que réprimandé tandis que l’incestueux a été condamné. L’orgueilleux reçoit son pardon, après avoir été gourmande ; mais il ne semble pas que l’incestueux reçoive le sien, puisqu’il a été condamné. [22] Si l’apôtre lui pardonne parce qu’il craint qu’un excès de chagrin ne le consume, celui qu’il avait gourmande était menacé, lui aussi, d’être consumé, étant tout accablé des menaces reçues et tout triste des reproches essuyés. Mais celui que sa faute et la sentence de Paul avaient condamné était déjà considéré comme consumé. Il n’avait plus à gémir, mais à expier ce sur quoi il aurait dû gémir avant de l’expier. [23] S’il recevait son pardon pour que nous ne fussions pas frustrés par Satan, l’apôtre ne pouvait prévenir ce dommage que dans ce