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comme si je ne devais plus venir vous voir. Mais je viendrai bientôt si le Seigneur le permet, et je saurai non point ce que disent ces gens plein d’eux-mêmes, mais ce qu’ils valent. Car ce n’est pas dans les paroles que consiste le royaume de Dieu, mais dans les actes. Que voulez-vous ? que je vienne à vous avec la verge ou avec un esprit de mansuétude ? » [15] Qu’y avait-il donc ? « Il n’est bruit parmi vous que de fornication et d’une fornication telle qu’on n’en voit point de pareille chez les gentils. C’est au point que quelqu’un vit avec la femme de son père. Et vous, vous êtes gonflés d’orgueil ? et vous ne gémissez pas plutôt pour que soit exclus d’au milieu de vous celui qui a commis un tel forfait ? » [16] Pour qui devaient-ils pleurer ? pour un mort, sans doute. Devant qui devaient-ils pleurer ? devant le Seigneur, sans doute. Comment devait-il être ôté d’au milieu d’eux ? Il ne s’agissait pas ici de le mettre hors de l’Église (car on n’eût pas demandé à Dieu ce qui était l’office du chef de la communauté) : mais il fallait que par la mort, non pas seulement commune à tous, mais propre à cette chair qui était déjà cadavre sujet à la corruption, charogne irrémédiablement malpropre, il fût plus complètement exclus de l’Église. [17] Et c’est pourquoi l’apôtre, afin de l’en retrancher comme il pouvait l’être provisoirement, prononça qu’il fallait le livrer à Satan pour la perdition de sa chair. Par là même une chair ainsi abandonnée au démon était maudite ; elle était destituée du sacrement de la bénédiction et ne devait jamais rentrer dans le camp de l’Église.

[18] Nous voyons donc ici que la se vérité de l’apôtre s’est