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que vous devez, au contraire, user avec lui d’indulgence et le consoler de peur qu’en pareille situation il ne soit accablé d’une trop grande tristesse, c’est pourquoi je vous conjure de faire preuve de charité envers lui. [3] Je vous écris aussi afin de connaître à l’épreuve si vous m’obéissez en toutes choses. Ce que vous lui avez pardonné, je le lui ai aussi pardonné ; car si j’ai moi-même usé d’indulgence, j’en ai usé à cause de vous dans la personne du Christ, afin que nous ne soyons pas frustrés par Satan ; car nous n’ignorons pas ses desseins ».

[4] Où est-il question ici d’un fornicateur ? où est-il question d’un profanateur du lit paternel ? où voit-on qu’il soit parlé d’un chrétien qui a surpassé l’impudence des païens ? Ne va-t-il pas de soi qu’il eût absous par un pardon spécial celui qu’il avait condamné avec un courroux spécial ?

[5] — C’est que sa pitié s’exprime avec moins d’éclat que son indignation ; il manifeste plus ouvertement sa sévérité que sa douceur.

— D’ordinaire cependant la colère prend plus volontiers que l’indulgence des voies détournées. La tristesse hésite plus que la joie. [6] Il s’agissait évidemment d’un pardon sans importance : on en peut juger maintenant, au besoin, puisque l’habitude est de ne point remettre les délits les plus graves sans proclamation publique, à plus forte raison sans qu’il soient spécifiés nommément.

[7] Eh quoi ? quand toi-même tu introduis dans l’Église, pour supplier ses frères, l’adultère pénitent, tu l’agenouilles en public couvert d’un cilice, souillé