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mais non de faire de nouveau pénitence ; qu’il en coûte de courir encore le danger, mais que personne n’ait honte d’en être encore délivré. Une rechute veut qu’on renouvelle le remède. [14] Tu seras agréable au Seigneur, en ne refusant pas ce qu’il t’offre. Tu l’as offensé, mais tu peux encore te réconcilier avec lui. Tu sais envers qui t’acquitter et qu’il ne s’y refuse point.

VIII. [1] Si tu en doutes, lis ce que l’Esprit dit aux Églises. Il reproche aux Éphésiens d’abandonner la charité ; à ceux de Thyatire, de forniquer et de manger les viandes consacrées aux idoles ; à l’Église de Sardes, de n’avoir que des œuvres imparfaites. Il blâme les gens de Pergame d’enseigner de fausses doctrines. Il gourmande ceux de Laodicée parce qu’ils mettent leur confiance dans les richesses : et cependant, tous, il les invite à se repentir, non sans menaces, à dire vrai. [2] Evidemment, il ne menacerait pas en cas de non-pénitence, s’il ne devait leur pardonner en cas de pénitence. On en pourrait douter, s’il n’avait démontré ailleurs encore la surabondance de sa clémence. Ne dit-il pas : « Celui qui est tombé se relèvera, celui qui se sera détourné de moi me reviendra » ? [3] C’est lui, oui, c’est lui qui « préfère la miséricorde aux sacrifices ». Les cieux, et les anges qui y habitent, se réjouissent de la pénitence de l’homme. Allons pécheur, courage, tu vois où l’on se félicite de ton retour. [4] Quel sens a pour nous l’histoire incluse en ces paraboles du Seigneur ? Une femme perd une drachme, elle la cherche, elle la retrouve, elle invite ses amies à s’en réjouir : n’est-ce pas là l’image du pécheur rendu à la grâce ? [5] Une petite brebis appartenant à un pasteur