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trouvé propice, lorsqu’il leur a fait quelque largesse ou leur a conféré quelque privilège, cela est encore en faveur de ma thèse. En effet, ceux qui sont sous la puissance de César, qui lui appartiennent même tout entiers, comment auraient-ils le salut de César en leur puissance ? Ils sembleraient donc pouvoir procurer à César ce salut qu’eux-mêmes reçoivent plutôt de lui ! — 4. Si donc nous sommes coupables de lèse-majesté vis-à-vis des empereurs, c’est parce que nous ne les abaissons pas au-dessous des choses qui leur appartiennent, c’est parce que nous ne nous jouons pas de leur salut, persuadés que nous sommes qu’ils ne dépendent pas de mains soudées avec le plomb ! — 5. Vous, au contraire, vous êtes religieux, vous qui cherchez ce salut où il n’est pas, qui le demandez à qui ne peut le donner, négligeant Celui dont il dépend, et faisant, de plus, la guerre à ceux qui savent demander ce salut, qui peuvent même l’obtenir, puisqu’ils savent le demander !


Chapitre XXX

1. Car, nous autres, nous invoquons pour le salut des empereurs le Dieu éternel, le Dieu véritable, le Dieu vivant, que les empereurs eux-mêmes veulent se rendre favorable plutôt que les dieux. Ils savent qui leur a donné l’empire ; ils savent, en tant qu’hommes, qui leur a donné la vie ; ils sentent que celui-là seul est Dieu, sous la seule autorité de qui ils se trouvent, placés au second rang, les premiers après eux, avant et au-dessus de tous les dieux. Comment n’en serait-il pas ainsi ? En effet, s’ils sont au-dessus de tous les hommes qui du moins sont vivants, à plus forte raison sont-ils au-dessus des morts. — 2. Ils considèrent jusqu’où vont les forces de leur empire, et ainsi ils voient que Dieu