Page:Tertullien - Apologétique, trad Valtzing, 1914.djvu/86

Cette page n’a pas encore été corrigée

Chapitre XXVII

1. Cela suffit pour repousser l’accusation de lèse-divinité : nous ne pouvons paraître offenser une divinité qui, nous l’avons prouvé, n’existe pas. Aussi, quand on nous ordonne de sacrifier, nous refusons de marcher, nous fiant a notre conscience, qui nous atteste à qui vont ces hommages prétendûment offerts aux images que vous exposez, aux mortels que vous divinisez. — 2. Mais il en est qui déclarent que c’est pure démence de préférer l’entêtement au salut, quand nous pouvons sacrifier au moment même et partir sains et saufs, tout en conservant intérieurement nos opinions. — 3. C’est assurément nous donner un conseil pour vous tromper ! Mais nous reconnaissons l’auteur de ces suggestions, nous savons qui mène tout cela, et comment, tantôt par une artificieuse persuasion, tantôt par de cruels tourments, il s’applique à culbuter notre constance.

4. C’est cet esprit, un composé de démon et d’ange, notre ennemi à cause de sa révolte contre Dieu, jaloux de nous à cause de la grâce que Dieu nous accorde, qui nous fait la guerre, embusqué dans vos esprits, qu’il a dressés et corrompus pour les pousser à rendre ces jugements pervers et à sévir avec cette iniquité dont nous avons parlé au commencement. — 5. En effet, bien que toute la puissance des démons et des esprits du même genre nous soit soumise, cependant, pareils à des esclaves méchants, poussés par la crainte, ils essaient parfois de se révolter et brûlent de faire du mal à ceux que par ailleurs ils craignent. La crainte, en effet, respire la haine. — 6. En outre, leur situation étant désespérée par suite de leur condamnation anticipée, ils considèrent comme une consolation de pouvoir