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Chaque province, chaque cité a son dieu à elle ; ainsi la Syrie a son Atargatis, l’Arabie a son Dusarès, le Norique a son Bélénus, l’Afrique a Célestis, la Maurétanie ses petits rois. — 8. Ce sont des provinces romaines, je pense, que je viens de nommer ; et cependant leurs dieux ne sont pas des dieux romains ; car, à Rome, ils ne sont pas plus honorés que ceux qui, dans toute l’Italie, sont créés dieux par une consécration municipale, à savoir : Delventinus à Casinum, Visidianus à Narnia, Ancharia à Asculum, Nortia à Volsinii, Valentia à Ocriculum, Hostia à Sutrium et la Junon des Falisques qui reçut son surnom (de Curitis) en l’honneur [du vénérable] Curis. — 9. Nous sommes les seuls à qui l’on refuse le droit de posséder une religion à nous. Nous offensons les Romains et nous ne sommes pas regardés comme des Romains, parce que nous adorons un Dieu qui n’est pas celui des Romains. — 10. Heureusement qu’il est le Dieu de tous les hommes, à qui, bon gré mal gré, nous appartenons tous. Mais chez vous, il est permis d’adorer tout, hors le vrai Dieu, comme s’il n’était pas plutôt le Dieu de tous, celui à qui nous appartenons tous.


Chapitre XXV

1. Je crois avoir assez prouvé la fausseté de vos dieux et la vérité du nôtre, en faisant voir que la démonstration ne repose pas seulement sur des discussions et des argumentations, mais encore sur les témoignages de ceux-là mêmes que vous croyez dieux : je n’ai donc plus à revenir sur ce sujet. — 2. Cependant, puisque l’autorité du nom romain se présente tout spécialement ici, je n’éviterai pas le débat qu’on fait naître en prétendant que c’est en récompense de leur zèle pour la religion que les Romains se sont élevés à une telle