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font des aveux à leur détriment que ceux qui nient pour leur propre intérêt.

18. Enfin, ces témoignages de vos dieux ont coutume de faire des chrétiens ; c’est le plus souvent en les croyant que nous croyons aussi en Dieu par le Christ. Ce sont eux qui enflamment notre foi à nos Ecritures, ce sont eux qui affermissent la confiance que nous avons dans nos espérances. — 19. Vous les honorez même, autant que je sache, en leur offrant le sang des chrétiens. Par conséquent, ils ne voudraient pas vous perdre, vous qui êtes si utiles, si zélés pour eux, quand ce ne serait que pour ne pas être chassés par vous-mêmes devenus chrétiens un jour, — s’il leur était permis de mentir, quand ils sont sous la puissance d’un chrétien qui veut vous prouver la vérité.


Chapitre XXIV

1. Tout cet aveu de vos dieux, par lequel ils reconnaissent qu’ils ne sont pas dieux et affirment qu’il n’y a point d’autre dieu que celui-là seul auquel nous appartenons, est plus que suffisant pour écarter de nous l’accusation de lèse-religion, surtout envers la religion romaine. Car, s’il est certain que vos dieux n’existent pas, il est certain que votre religion n’existe pas non plus ; et s’il est certain que votre religion n’en est pas une, parce que vos dieux n’existent pas, il est certain aussi que nous ne sommes pas non plus coupables de lèse-religion. — 2. Mais, au contraire, c’est sur vous que retombera le reproche que vous nous faites, sur vous qui adorez le mensonge et qui, non contents de négliger la vraie religion du vrai Dieu, allez jusqu’à la combattre, et qui vous rendez ainsi véritablement coupables du crime d’une véritable impiété.

3. Maintenant, supposez qu’il soit établi que vos dieux sont