Page:Tertullien - Apologétique, trad Valtzing, 1914.djvu/73

Cette page n’a pas encore été corrigée

des démons, condamnée par Dieu avec ses auteurs et avec son chef, que nous venons de nommer ? C’est ce qui est raconté en détail dans les Livres saints 2.

4. Pour le moment, il suffira de parler de leurs opérations. Elles consistent à perdre l’homme ; aussi bien, la malice spirituelle a-t-elle fait ses débuts, des l’origine, pour la ruine de l’homme. Ainsi donc, ils infligent au corps des maladies et des accidents fâcheux ; à l’âme des troubles imprévus et extraordinaires, en usant de violence. Ils ont, pour s’attaquer à l’une et à l’autre substance de l’homme, leur subtilité et leur ténuité. — 5. A des puissances spirituelles, il est beaucoup permis : aussi, invisibles et impalpables, elles apparaissent plutôt dans leurs effets que dans leur action, soit, par exemple, que je ne sais quel poison d’un souffle invisible détruise les fruits des arbres ou de la terre dans leur fleur, les frappe de mort dans leur germe, les blesse dans leur épanouissement, soit que l’air vicié d’une manière inexplicable répande des miasmes pestilentiels. — 6. C’est de même, par une secrète contagion que l’inspiration des démons et des anges opère la corruption de l’esprit en le remplissant de fureurs et de folies affreuses, de passions terribles, d’illusions de tout genre, parmi lesquelles la principale consiste à recommander vos dieux aux esprits trompés et circonvenus, afin de procurer en même temps à eux-mêmes la nourriture qui leur est propre, à savoir la fumée et le sang des victimes offertes aux statues et aux images. — 7. Et quelle pâture plus exquise pour eux que de détourner l’homme de la pensée du vrai Dieu par leurs faux prestiges ? Et ces prestiges, je vais montrer comment ils les opèrent.