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superstitions. — 30. Qu’il soit donc permis au Christ aussi de révéler la divinité, qui lui appartient en propre, non pour rendre humains les hommes encore grossiers et sauvages, en les frappant d’étonnement devant une si grande multitude de dieux à servir, comme a fait Numa, mais pour donner aux hommes déjà polis et trompés par le raffinement même de leur civilisation, des yeux pour reconnaître la vérité. — 31. Examinez donc si le Christ est vraiment Dieu. Si sa divinité est telle que sa connaissance ramène les hommes au bien, s’il s’ensuit qu’on renonce à la fausse divinité, surtout quand on a reconnu tout ce principe qui, se cachant sous les noms et les images de morts, ne donne d’autre garantie de sa divinité que certains signes, prodiges et oracles.


Chapitre XXII

1. Et, en effet, nous affirmons qu’il existe certaines substances spirituelles. Et le nom n’est pas nouveau. Les « démons » sont connus des philosophes et Socrate lui-même attendait que son démon manifestât sa volonté. Quoi d’étonnant, puisqu’on dit que, dès son enfance, un démon s’était attaché à lui ? C’était, à la vérité, un démon qui le détournait toujours du bien.- 2. Ils sont connus de tous les poètes et le vulgaire ignorant lui-même les fait souvent intervenir dans ses imprécations. En effet, le nom de Satan, le prince de cette race perverse, ne le prononce-t-il pas, avec le sentiment naturel d’une intime conviction et avec les mêmes accents de la malédiction ? Quant aux « anges », Platon a aussi reconnu leur existence. Les mages mêmes sont là pour attester l’existence des démons et des anges.- 3. Mais comment, de quelques anges volontairement pervertis, est née la race plus perverse encore