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au siècle, ou si les Césars avaient pu être chrétiens en même temps que Césars. — 25. Quant aux disciples, se répandant par le monde, ils obéirent au précepte de leur Maître divin ; après avoir, eux aussi, beaucoup souffert des Juifs persécuteurs, confiants dans la vérité, ils finirent par semer avec joie le sang chrétien à Rome, pendant la cruelle persécution de Néron. — 26. Mais nous vous montrerons que ceux-là mômes que vous adorez sont des témoins irrécusables du Christ. C’est un grand point, que je puisse alléguer (ch. XXIII, 11), pour vous obliger de croire les chrétiens, ceux-là mêmes qui vous empêchent de croire les chrétiens. Pour le moment, voilà l’histoire chronologique de notre religion, voilà l’origine de son nom et de la secte expliquée par leur auteur.

27. Qu’on ne nous reproche plus aucune infamie, qu’on ne s’imagine pas qu’il y a autre chose, car il n’est possible à personne de mentir sur le fait de sa religion. En effet, en disant qu’on adore autre chose que ce qu’on adore, on nie ce qu’on adore et l’on transporte son culte et ses hommages à un autre, et en les transportant, on n’adore plus ce qu’on a renié. — 28. Or, nous disons, et nous le disons publiquement, et nous crions, quand nous sommes déchirés par vos tortures et tout sanglants : « Nous adorons Dieu par le Christ. » Croyez-le un homme, si vous voulez ; c’est par lui et en lui que Dieu veut être connu et adoré. — 29. Pour répondre aux Juifs, je dirai que c’est par un homme, par Moïse, qu’eux aussi ont appris à adorer Dieu ; aux Grecs, je dirai qu’Orphée dans la Piérie, Musée à Athènes, Mélampus à Argos, Trophonius en Béotie ont lié les hommes par des initiations ; enfin, pour tourner aussi mes regards vers vous, les maîtres des nations, je vous dirai qu’il fut un homme, ce Numa Pompilius, qui chargea les Romains de si gênantes