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l’espèrent toujours, comme étant plus clairement prédit. — 16. Par leur péché ils ont mérité, en effet, de ne pas comprendre le premier : ils l’auraient cru, s’ils l’avaient compris et ils auraient obtenu le salut, s’ils l’avaient cru. Ils lisent eux-mêmes dans l’Ecriture qu’ils ont été privés, par châtiment, de la sagesse et de l’intelligence, de l’usage des yeux et des oreilles.

17. De son abaissement, ils avaient donc conclu que ce n’était qu’un homme ; et naturellement, à cause de sa puissance, ils le prirent pour un magicien : en effet, ils le voyaient, par sa parole, chasser les démons du corps des hommes, rendre la vue aux aveugles, purifier les lépreux, faire marcher les paralytiques, enfin faire revenir les morts à la vie, toujours par sa parole, se faire servir par les éléments, apaisant les tempêtes et marchant sur les eaux, montrant ainsi qu’il était le Verbe de Dieu, c’est-à-dire le Logos, le Verbe éternel, premier-né, accompagné de sa puissance et de son intelligence, soutenu par son esprit, qu’il était celui-là même qui, par sa parole, fait tout et a tout fait. — 18. En entendant prêcher sa doctrine, qui confondait les docteurs et les notables des Juifs, ceux-ci étaient exaspérés, surtout qu’ils voyaient une multitude immense se détourner vers lui : c’est au point que, finalement, ils le livrèrent à Ponce Pilate, qui gouvernait alors la Syrie au nom des Romains, et par la violence de leurs suffrages ils forcèrent le procurateur à le leur abandonner pour l’attacher à la croix. Lui-même avait prédit qu’ils agiraient ainsi ; ce n’est pas assez, les prophètes l’avaient aussi prédit auparavant. — 19. Et d’ailleurs, attaché à la croix, il a fait, en subissant cette mort, beaucoup de prodiges qui lui sont propres. En effet, il rendit l’âme de lui-même, en prononçant ses dernières paroles, et prévint l’office du bourreau. Au même instant, le jour fut privé de soleil,