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les lisons, elles se vérifient. La vérité d’une prophétie est, sans nul doute, une preuve solide de sa divinité. — 4. Il en résulte que nous pouvons aussi avoir foi, en toute sûreté, dans les prédictions qui doivent encore se réaliser ; car elles sont déjà vérifiées, parce qu’elles ont été faites avec celles qui se vérifient tous les jours. Ce sont les mêmes voix qui retentissent, les mêmes livres qui les notent, le même esprit qui inspire ; il n’y a qu’un temps pour le prophète qui prédit l’avenir. -5. Aux yeux des hommes ordinaires, le temps est distingué, pendant qu’il s’écoule, et l’on oppose le présent au futur, et le passé au présent. Quel tort avons-nous, je vous le demande, de croire à l’avenir, puisque nous avons appris à croire les prophètes en ce qui concerne le passé et le présent ?


Chapitre XXI

1-2. Mais comme nous venons de déclarer que notre religion est fondée sur les monuments écrits des Juifs qui sont si anciens, alors qu’on sait généralement (et nous en convenons nous-mêmes.) qu’elle est elle-même assez récente, puisqu’elle date de l’époque de Tibère, peut-être voudra-t-on discuter, pour ce motif, sa situation et dira-t-on que, sous le couvert d’une religion très fameuse et autorisée par la loi, notre religion cache des idées nouvelles, qui lui sont propres, surtout qu’indépendamment de l’âge, nous ne sommes pas d’accord avec les Juifs pour l’abstinence de certains aliments, ni pour les jours de fête, ni pour le signe physique qui les distingue, ni pour la communauté du nom, — ce qui devrait être, à coup sûr, si nous étions serviteurs du même Dieu. — 3. Mais il n’est pas jusqu’au peuple qui ne reconnaisse déjà dans le Christ un homme ordinaire, tel que les Juifs l’ont jugé, de sorte qu’on nous