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curieux sous quelque rapport ; sur le conseil de Démétrius de Phalère, le plus célèbre des grammairiens de ce temps-là, qu’il avait fait conservateur de sa bibliothèque, il fit aussi demander des livres aux Juifs, à savoir leurs écrits à eux, conçus dans leur langue, qu’ils étaient seuls à posséder. — 6. En effet, c’est aux Juifs seuls que les prophètes, qui étaient Juifs eux-mêmes, avaient parlé, au peuple adoptif de Dieu, en vertu de la grâce accordée à leurs pères. On appelait autrefois Hébreux ceux qu’on appelle Juifs maintenant, et c’est pourquoi leur littérature et leur langue s’appellent hébraïques. -7. Mais les Juifs fournirent aussi à Ptolémée le moyen de comprendre ces livres : ils lui donnèrent soixante-douze interprètes, que le philosophe Ménédème lui-même, rendant ainsi gloire à la Providence, a admirés à cause de l’uniformité de leurs versions. C’est une chose que vous affirme aussi Aristée. — 8. C’est ainsi que ces monuments, traduits en langue grecque, sont visibles, aujourd’hui encore, au temple de Sérapis, dans la bibliothèque de Ptolémée, avec l’original hébreu. — 9. Les Juifs aussi les lisent publiquement : c’est une liberté pour laquelle ils paient un tribut. Partout on va les entendre le jour du sabbat. Quiconque les entendra, trouvera Dieu ; quiconque s’efforcera de comprendre, sera forcé de croire.


Chapitre XIX

1. L’autorité de ces documents repose donc tout d’abord sur leur haute antiquité. Chez vous aussi, on prouve la crédibilité d’une chose par son antiquité, aussi respectable que la religion. — 2. Or, tous les éléments et tous les matériaux, les origines, les dates, le fond même de tous vos écrits les plus anciens, la plupart de vos nations aussi et de vos villes fameuses,