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l’immortalité vaut ce prix. Si elle ne le vaut pas, il ne faut pas non plus croire à tout cela. Même quand tu y croirais, j’affirme que tu n’en voudrais pas ; même quand tu en voudrais, j’affirme que tu ne le pourrais pas. Pourquoi donc d’autres le pourraient-ils, si vous ne le pouvez pas ? Pourquoi ne le pourriez-vous pas, si d’autres le peuvent ? — 5. Nous sommes d’une autre nature, apparemment, des Cynopennes ou des Sciapodes ; nos dents sont autrement disposées, nous sommes autrement conformés pour la passion incestueuse. Toi qui crois ces horreurs d’un homme, tu peux aussi les commettre ; tu es, toi aussi, un homme, comme les chrétiens. Toi qui es incapable de les commettre, tu ne dois pas les croire. En effet, un chrétien est un homme, comme toi.

6. « Mais, direz-vous, on suggère ce crime à des ignorants, on le leur impose. » - Ils ne savaient pas, en effet, qu’on affirmait pareille chose des chrétiens ! Ils devaient sans doute l’observer par eux-mêmes et s’en assurer à force de vigilance ? — 7. Mais ceux qui veulent être initiés ont coutume, je pense, d’aller trouver d’abord le « père des mystères » et de fixer avec lui les préparatifs à faire. Il leur dit alors : « II te faudra un enfant, encore tendre, qui ne sache pas ce que c’est que la mort, qui sourie sous ton couteau ; et puis, du pain, pour recueillir le sang coulant ; en outre, des candélabres, des lampes et quelques chiens avec des bouchées de viande, pour les faire bondir et renverser les lumières. Surtout, tu devras venir avec ta mère et avec ta sœur. » - 8. Et si elles ne veulent pas venir ou si le néophyte n’en a pas ? Combien de chrétiens sont seuls de leur famille ? Tu ne seras, je suppose, pas un chrétien selon les règles, si tu n’as ni sœur ni mère ? — « Et qu’arrivera-t-il, si tous ces préparatifs sont faits à l’insu des néophytes ? » - Mais sans aucun doute, ils