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de vos pères, que jusqu’ici vous paraissez garder le plus fidèlement, et que vous accusez surtout les chrétiens de mépriser, je veux dire le zèle pour le culte des dieux, en quoi l’antiquité est tombée dans la plus grossière erreur. Or, je montrerai en son temps que cette tradition elle-même est pareillement méprisée, négligée, abolie par vous, en dépit de l’autorité des ancêtres, bien que vous ayez reconstruit les autels de Sérapis devenu un dieu romain, bien que vous immoliez vos fureurs à Bacchus devenu un dieu italique. -11. En effet, maintenant, je vais répondre à l’accusation bien connue de commettre en secret des crimes infâmes, afin de me préparer les voies pour discuter les crimes publics.


Chapitre VII

1. Nous sommes, dit-on, de grands criminels, à cause d’une cérémonie sacrée qui consisterait à égorger un enfant, à nous en nourrir, à commettre des incestes après le repas, parce que des chiens, dressés à renverser les lumières, véritables entremetteurs des ténèbres, nous affranchissent, dit-on, de la honte de ces plaisirs impies.

Mais on le dit toujours, et cependant, ce que depuis si longtemps on dit de nous, vous n’avez cure de le démontrer. Démontrez-le donc, si vous y croyez, ou n’y croyez pas, si vous ne le démontrez pas. — 2. Votre silence même prouve d’avance, contre vous, qu’il n’y a rien de réel dans ce que vous n’osez pas rechercher vous-mêmes. C’est un office tout différent que vous imposez au bourreau à l’égard des chrétiens : il doit les forcer non pas à dire ce qu’ils font, mais à nier ce qu’ils sont.

3. L’origine de notre doctrine, comme nous l’avons