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était une obligation pour les femmes d’embrasser leurs parents, afin qu’on pût les juger par leur haleine. — 6. Qu’est devenue cette antique fécondité des mariages, heureuse suite des mœurs, grâce à laquelle, pendant près de six cents ans depuis la fondation de Rome, pas une maison ne connut le divorce ? Aujourd’hui, au contraire, les femmes ont tous les membres chargés d’or, elles n’osent embrasser sans crainte à, cause du vin qu’elles ont bu ; quant au divorce, il est devenu l’objet de leurs vœux et comme un fruit du mariage !

7. Et les sages décrets de vos pères, au sujet de vos dieux eux-mêmes, c’est vous encore qui les avez abolis, vous qui êtes si respectueux pour eux ! Le vénérable Liber (Bacchus) avec ses mystères fut banni par les consuls en vertu d’un sénatus-consulte, non seulement de Rome, mais de toute l’Italie. — 8. Sérapis et Isis et Harpocrate avec leur Cynocéphale furent tenus loin du Capitole, c’est-à-dire chassés de l’assemblée des dieux, par les consuls Pison et Gabinius, qui n’étaient pas chrétiens assurément. Ces consuls renversèrent même leurs autels et ils repoussèrent ces dieux, voulant arrêter les désordres de ces infâmes et vaines superstitions. Vous les avez rappelés de l’exil et vous leur avez conféré la majesté suprême.

9. Où est la religion, où est la vénération due par vous à vos ancêtres ? Par votre habillement, par votre genre de vie, par vos goùts, par vos sentiments, enfin par votre langage même, vous avez renié vos ancêtres. Vous ne cessez de vanter les anciens, mais de jour en jour vous changez de manière de vivre. On peut voir par là que, vous écartant des sages institutions de vos ancêtres, vous retenez et vous conservez ce que vous ne deviez pas retenir et conserver, et vous ne gardez pas ce que vous deviez garder. — 10. Il est une tradition