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à gagner par cette iniquité la faveur populaire. 5. Comme si tout le pouvoir que vous avez sur nous ne dépendait pas entièrement de nous-mêmes ! Certes, je ne suis chrétien que si je le veux. Donc, tu ne me condamneras que si je veux être condamné. Puisque donc tu ne peux ce que tu peux contre moi, qu’autant que je le veuille, ce que tu peux dépend donc de ma volonté, et non de ta puissance. Elle est donc bien vaine, la joie que la populace éprouve de nous voir persécutés. — 6. C’est donc notre joie qu’elle revendique pour elle, puisque nous aimons mieux être condamnés que d’être infidèles à Dieu. Au contraire, ceux qui nous haïssent auraient dû s’affliger au lieu de se réjouir, puisque nous avons obtenu ce que nous avions choisi.


Chapitre L

1. « Pourquoi donc vous plaindre, direz-vous, de ce que nous vous persécutons, puisque vous voulez souffrir ? Vous devriez, au contraire, aimer ceux par qui vous souffrez ce que vous voulez souffrir. » - Sans doute, nous voulons souffrir, mais comme le soldat veut la guerre. Il n’est certes personne qui aime la guerre, à cause des alarmes et des périls qu’il faut subir. — 2. Et pourtant on combat de toutes ses forces et, une fois vainqueur dans le combat, le soldat qui se plaignait du combat, se réjouit, parce qu’il obtient à la fois la gloire et le butin. Notre combat à nous, c’est d’être traduits devant les tribunaux, afin d’y lutter, au péril de notre tête, pour la vérité. Or, c’est remporter la victoire que d’atteindre le but pour lequel on lutte. Et cette victoire a un double résultat : la gloire de plaire à Dieu, et le butin qui consiste dans la vie éternelle.

3. Mais nous succombons ! — Oui, certes, mais après avoir obtenu ce que nous voulions. Donc, nous sommes 6