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7. En vérité, nous qui avons pour juge un Dieu qui scrute toutes choses, et qui savons d’avance que le châtiment qu’il inflige est éternel, naturellement, nous sommes les seuls qui marchions dans la voie de l’innocence, à la fois à cause de la plénitude de la sagesse divine, à cause de la difficulté de nous cacher à ses yeux, à cause de la grandeur de ce tourment qui n’est pas seulement long, mais éternel, enfin parce que nous craignons Celui que devra craindre l’homme même qui juge ceux qui le craignent, en un mot, parce que nous craignons Dieu et non le proconsul.


Chapitre XLVI

1. Nous avons tenu tête, pensons-nous, à toutes les accusations formulées par ceux qui réclament le sang des chrétiens 3. Nous avons fait voir en quoi consiste notre religion et par quelles preuves nous pouvons démontrer qu’elle est telle que nous l’avons fait voir, en nous appuyant sur l’autorité et l’antiquité des divines Ecritures 4, et puis sur l’aveu des puissances spirituelles 5. Qui donc osera nous réfuter, non pas par les artifices du langage, mais par des arguments qui reposent, comme les nôtres, sur la vérité ?

2. Mais, si la vérité de notre religion apparaît évidente à tous, néanmoins l’incrédulité, bien que convaincue de l’excellence de notre religion, qui lui est connue par l’expérience et par les relations de la vie, se refuse à y voir une révélation divine, mais la tient pour une sorte de philosophie. Ce sont les mêmes vertus, dit-elle, que les philosophes enseignent et professent, à savoir 4 l’innocence,