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nous servons comme soldats, nous travaillons la terre, enfin nous faisons le commerce ; nous échangeons avec vous le produit de nos arts et de notre travail. Comment pouvons-nous paraître inutiles à vos affaires, puisque nous vivons avec vous et de vous ? Vraiment, je ne le comprends pas.

4. Et si je ne fréquente pas tes cérémonies, je n’en suis pas moins homme ce jour-là. Je ne vais pas au bain dès l’aube, aux Saturnales, pour ne pas perdre et la nuit et le jour ; je prends un bain pourtant, à une heure convenable et salubre, telle qu’elle me conserve la chaleur du sang ; après la mort, j’aurai bien le temps d’être raide et pâle au sortir du bain. — 5. Je ne me mets pas à table dans la rue aux fêtes de Liber, comme ont coutume de le faire les bestiaires prenant leur repas suprême ; cependant, quelque part que je dîne, on me sert les mêmes mets qu’à toi. — 6. Je n’achète pas de couronnes de fleurs, pour orner ma tête, et si j’achète néanmoins des fleurs, que t’importe l’usage que j’en fais ? Je suis d’avis qu’il est plus agréable de les laisser libres, non liées, flottant de tous côtés. Et quand nous nous servons de fleurs tressées en couronne, c’est avec le nez que nous respirons le parfum de la couronne ; quant à ceux qui sentent par les cheveux, c’est leur affaire ! — 7. Nous n’allons pas aux spectacles, mais si j’ai envie de ce qu’on vend à ces réunions, je me le procure de préférence dans les boutiques où on le vend. Nous n’achetons pas d’encens, il est vrai ; si les Arabes s’en plaignent, que les Sabéens sachent qu’on achète leurs marchandises en plus grande quantité et plus cher pour ensevelir les chrétiens que pour enfumer les dieux.

8. Il est sûr, dites-vous, que les revenus des temples baissent chaque jour. Combien peu de gens jettent encore des pièces dans les temples ! — C’est que nous ne pouvons suffire à aider à la fois les hommes et vos dieux 0