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à-dire que vous devez recevoir le baptême. C’était la seule chose qui manquait à Paul ; car du reste il avait assez appris et suffisamment cru que Jésus de Nazareth était le fils de Dieu.

XIV. A propos de l’apôtre saint Paul, on propose de nouvelles difficultés sur ce qu’il dit : « Le Seigneur ne m’a pas envoyé pour baptiser. » Peut-on s’imaginer que l’Apôtre parlant de la sorte prétendit détruire le baptême ? et ne baptisa-t-il pas lui-même Caïus, Crispus et toute la famille d’Étienne ? D’ailleurs, quand Jésus-Christ n’aurait pas envoyé Paul pour baptiser, ne savons-nous pas qu’il avait commandé aux autres apôtres de le faire ? Enfin saint Paul n’écrivait de la sorte aux Corinthiens que par rapport à ce qui se passait alors parmi eux. On lui avait appris qu’ils en étaient venus à des schismes et à des divisions : "Je suis à Paul," disait l’un ; "je suis à Apollo," disait l’autre. C’est pour cela que cet apôtre, amateur de la paix, pour ne point paraître partisan des uns plutôt que des autres, dit qu’il n’a point été envoyé pour baptiser, mais pour prêcher ; car il faut commencer par prêcher et ensuite baptiser. Or, celui qui a eu le pouvoir de prêcher a pu aussi baptiser.

XV. Je ne sais si l’on attaque le baptême par d’autres sophismes également frivoles. Quoi qu’il en soit, je vais reprendre ce que j’avais omis ci-devant, pour ne pas laisser les principales questions indécises. Il n’y a qu’un seul baptême ; comme nous l’apprenons par l’Évangile de Jésus-Christ et par les épîtres de l’Apôtre : « Un seul Dieu, un seul baptême, une seule Église. » Cet unique et véritable baptême se trouve seulement parmi nous ; mais pour ce qui regarde les hérétiques, il faut examiner ce qu’on doit observer avec eux : la chose est de notre compétence. Or les hérétiques n’ont point de part à notre discipline ; dès qu’ils sont séparés de notre communion, nous devons les regarder comme des étrangers. Je ne dois point reconnaître en eux ce qui n’appartient qu’à moi, |p parce