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concordance des divines Ecritures, que les événements annoncés par la prédiction comme devant s’accomplir après Jésus-Christ, se sont accomplis conformément aux dispositions divines. En effet, si celui, après lequel ces événements devaient s’accomplir, n’était pas venu, jamais ceux qui étaient annoncés pour sa venue n’auraient eu leur consommation. Lors donc que vous voyez toutes les nations sortir du gouffre de l’erreur humaine pour marcher à Dieu le créateur et à son Christ, vous n’osez pas nier que cette merveille ait été prédite.

Si vous l’osiez, je vous opposerais sur-le-champ, comme je l’ai déjà fait, cette promesse du Père : « Tu es mon fils ; je t’ai engendré aujourd’hui ; demande-moi, et je te donnerai les nations pour héritage, et pour empire les extrémités de la terre. » Que cette prédiction s’adresse à Salomon, fils de David, plutôt qu’à Jésus-Christ, fils de Dieu, vous ne pourriez pas davantage le soutenir. L’empire de la terre n’a point été promis au fils de David. Salomon ne régna jamais que dans la Judée. Il n’en va point de même du Fils de Dieu : il a éclairé tout l’univers des rayons de son Evangile. « Son trône est éternel, » disent les livres saints. L’éternité convient-elle au Fils de Dieu ou à Salomon, roi d’un jour et qui ne régna que sur Israël ? En effet, les nations qui ne connaissaient pas Jésus-Christ, l’invoquent aujourd’hui ; les peuples marchent vers Jésus-Christ qu’ils ignoraient autrefois ! Tu ne peux en appeler à l’avenir, quand tu vois l’événement se réaliser sous tes yeux. Nie donc que ces événements aient été prédits, quoiqu’ils soient manifestes pour tous ; ou qu’ils aient été accomplis, quoique nous les lisions dans les Ecritures : ou bien si tu ne peux nier ni l’un ni l’autre, il faut bien qu’ils se soient accomplis dans la personne de celui que désignaient les prophéties.