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qui ne sera pas transférée, et son royaume n’aura point de déclin. » Alors son visage resplendira. Sa beauté impérissable ne connaîtra point de rivale parmi les enfants des hommes. Car il est dit : « Vous surpassez en éclat les plus beaux des enfants des hommes. La grâce est répandue sur vos lèvres, parce que le Seigneur vous a béni pour l’éternité. Levez-vous donc, armez-vous de votre glaive, ô le plus vaillant des Rois ! Revêtez-vous de votre beauté et de votre splendeur ! Voilà que votre Père, après vous avoir abaissé un moment au-dessous des anges, vous couronne d’honneur et de majesté. Il vous donne l’empire sur les œuvres de ses mains. Alors ils connaîtront celui qu’ils ont percé, et les tribus pleureront amèrement sur lui en se frappant la poitrine. » Pourquoi ces pleurs et ces lamentations ? Parce qu’ils n’ont pas su le reconnaître dans les humiliations de sa vie humaine. « C’est un homme, s’écrie Jérémie ; qui le connaîtra ? — C’est un Dieu, répond Isaïe ; qui racontera son éternelle génération ? » Ainsi encore, Zacharie nous retrace dans la personne de Jésus, et jusque dans le mystère de ce nom auguste, le double avènement de Jésus-Christ, véritable et suprême pontife du Père. En premier lieu, il est revêtu de haillons, qu’est-ce à dire ? d’une chair passible et mortelle, lorsqu’il lutte contre le démon qui le lente après son baptême, et souffle la trahison au cœur de Judas. En second lieu, il est dépouillé de ses premières humiliations, qui sont comme des vêtements immondes, pour revêtir la robe éclatante et la tiare pure, c’est-à-dire la gloire et la majesté du second avènement.

Qu’il s’agisse du fils de Josédech, vous ne pourriez le soutenir, puisque celui-ci, au lieu d’avoir jamais revêtu des habits impurs, fut toujours orné de la robe et de la dignité sacerdotale qu’il ne perdit jamais. Oui, c’est bien là ce Jésus-Christ, pontife suprême de Dieu le Père, qui s’est fait victime pour nous à travers tous les abaissements, et