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ie, un règne tranquille, la sûreté dans leur maison, la valeur dans les troupes, la fidélité dans le sénat, la probité dans le peuple, le repos par tout le monde, et tout ce que peut désirer un homme et un empereur ; qu’ils ne juraient point par le génie de César, sachant que les génies sont des démons, mais par sa santé ; que dès-lors le nombre des Chrétiens était si grand, que, s’ils eussent voulu, ils n’auraient manqué ni de forces ni de troupes pour combattre leurs ennemis ; mais c’étaient une de leurs maximes de souffrir la mort plutôt que de la donner ; qu’ils avaient pour les païens mêmes tant de charité, qu’ils chassaient de leurs corps les démons dont ils étaient possédés, et que le pouvoir de conjurer ces esprits immondes était commun à tous les Chrétiens ; qu’ils s’abstenaient de manger du sang des animaux.

XVII.

Quelque rigide que fût Tertullien, il ne croyait pas qu’il fût défendu aux Chrétiens d’assister aux sacrifices et aux cérémonies des païens, pour une cause honnête, pourvu qu’ils ne contribuassent en rien au culte des idoles. Il enseigne que sans Dieu on ne peut connaître la vérité, ni Dieu sans Jésus-Christ, ni Jésus-Christ sans le Saint-Esprit, ni le Saint-Esprit sans le sacrement de la foi, c’est-à-dire sans le baptême ; que ceux-là n’ont la connaissance d’aucune vérité qui ne connaissent point le Dieu de vérité ; que les préceptes du Décalogue sont le droit naturel ; qu’il n’y a point d’autres règles de nos actions que la volonté de Dieu, et que ce que Dieu condamne ne peut jamais être permis dans quelque circonstance que l’on se trouve, ou dans quelque opinion que l’on soit ; que tout ce qui ne vient pas de Dieu est corrompu ; ce qu’il dit au sujet de la chasteté des païens : que Dieu n’avait pas absolument défendu aux Israélites d’avoir des images, mais seulement de les a