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XV.

JEUNE DU CARÊME ET AUTRES DE DÉVOTION.

Les Catholiques ne reconnaissaient pour jeûnes d’obligation que ceux qui précédaient la Pâque, en mémoire de la passion de Jésus-Christ. Ce jeûne durait jusqu’au soir. Il y avait néanmoins d’autres jeûnes, mais qui n’étaient que de dévotion, savoir, toutes les semaines, la quatrième et sixième férie : ce jeûne s’appelait la station ; quelquefois aussi les évêques en ordonnaient pour le besoin des églises, et les fidèles s’en imposaient par une dévotion particulière. Ces jeûnes de dévotion ne duraient que jusqu’à none. Quelques-uns ajoutaient au jeûne la xérophagie, c’est-à-dire l’usage des aliments secs, s’abstenant non-seulement de la chair et du vin, mais aussi des fruits vineux et succulents. D’autres se réduisaient au pain et à l’eau. Il n’était permis à personne de jeûner le dimanche, ni de prier à genoux ce jour-là ; on jouissait du même privilège depuis le jour de Pâque jusqu’à la Pentecôte. Ces cinquante jours étaient destinés à la joie.

XVI.

MOEURS DES CHRÉTIENS.

Tertullien nous fait encore remarquer que les Chrétiens usaient de la même nourriture que les païens, des mêmes habits, des mêmes meubles ; qu’ils se trouvaient avec eux aux places publiques, aux marchés, aux foires, aux bains, dans les boutiques, dans les hôtelleries, et sur mer ; qu’ils trafiquaient avec eux, qu’ils portaient les armes, labouraient et faisaient les mêmes métiers ; qu’ils étaient exacts à payer les tributs aux princes ; que dans leurs prières ils demandaient à Dieu pour les empereurs une longue v