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prière à Dieu. Ils mangeaient autant qu’ils avaient faim, ils buvaient autant qu’il était utile, sans nuire à la pureté ; ils s’entretenaient comme sachant que Dieu les écoutait. Après que l’on s’était lavé les mains et que les lampes étaient allumées, on invitait chacun à chanter les louanges de Dieu, qu’il tirait des saintes Ecritures, ou qu’il composait lui-même. On voyait par là comment il avait bu ; le repas finissait aussi par la prière, ensuite on se séparait avec pudeur et modestie.

XIV.

SIGNES DE CROIX, HEURES DE PRIÈRES SOLENNELLES, PRIÈRES POUR LES MORTS.

A toutes leurs démarches, en se chaussant, en se baignant, se mettant à table ou au lit, prenant un siège, allumant une lampe, à quelque action que ce fût, les chrétiens marquaient leur front du signe de la croix. Ils commençaient toutes leurs prières par l’oraison Dominicale, et priaient tournés à l’Orient, les mains étendues vers le Ciel en forme de croix, les yeux baissés, et à voix basse. Les prières solennelles se faisaient à tierce, à sexte et à none. Tous les ans on faisait dans l’Église des oblations pour les défunts, et pour les fêtes des martyrs. Les fidèles aussi avaient soin de prier pour les morts, et faisaient pour eux des offrandes annuelles, demandant à Dieu de leur accorder le rafraîchissement et la participation à la résurrection première. Lorsqu’un Chrétien s’était endormi en paix, un prêtre assistait à ses funérailles, en faisant pour lui des prières, et on se servait d’aromates pour l’ensevelir.