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t dans le mariage d’un consentement mutuel ; d’autres qui restaient dans la viduité ; d’autres enfin qui demeuraient vierges toute leur vie ; le nombre en était grand, surtout parmi ceux qui étaient employés au ministère de l’Église. On n’admettait point au rang des prêtres ou des veuves ceux qui avaient été mariés plusieurs fois, et Tertullien assure qu’on en avait déposé quelques-uns pour avoir plus d’une femme.

XIII.

SUR LES ASSEMBLÉES DES FIDÈLES ET CE QUI S’Y PASSAIT.

Les Chrétiens s’assemblaient dès-lors certains jours pour prier Dieu et pour lire les divines Ecritures. Là se faisaient les exhortations et les corrections. Si quelqu’un avait péché d’une manière grave, on le privait de la communication des prières, des assemblées et de tout commerce de piété : ceux qui y présidaient étaient des vieillards les plus éprouvés, et ils arrivaient à cet honneur non par argent, mais par le témoignage de leur mérite. L’Église avait toutefois un trésor ; chacun y apportait quelque peu d’argent tous les mois, ou quand il voulait, selon sa volonté et son pouvoir ; on n’y contraignait personne : c’était comme un dépôt de piété qui ne s’employait pas en festins inutiles, mais à nourrir et enterrer les pauvres, à entretenir les enfants orphelins, les vieillards, ceux qui avaient fait, naufrage, ceux qui travaillaient aux mines, qui étaient relégués dans des îles, ou prisonniers pour la cause de Dieu. Ils se désignaient tous par le nom de frères, et chez eux tout était commun, hors les femmes. Ils donnaient aux repas communs qu’ils faisaient dans leurs assemblées le nom d’agapes, qui signifie en grec charité. Les pauvres y avaient part comme les riches ; mais les évêques recevaient par honneur double portion. On n’y souffrait ni bassesse ni immodestie ; ils ne se mettaient à table qu’après avoir fait la