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fous par leurs habits, baisant leurs pieds, embrassant leurs genoux. Quoique les catéchumènes confessassent leurs péchés avant de recevoir le baptême, on ne leur imposait point de pénitence pour les péchés commis dans l’ignorance. Quelquefois l’Église accordait le pardon des pénitents aux prières des martyrs. Dans le second livre contre Marcion, il y a un passage favorable à la confession des péchés. Dans le traité de la Pénitence, l’auteur marque assez clairement que c’était la coutume de déclarer, même en public, les péchés secrets, puisqu’il ne laisse d’autre moyen au pécheur pour recevoir l’absolution de son crime, que de le confesser publiquement.

XII.

SUR LE MARIAGE, SUR LA CONTINENCE ET LA MONOGAMIE.

Dès le temps de Tertullien, on regardait les unions cachées, ou les mariages clandestins, comme illicites, et à peu près comme des adultères et des fornications. Quoiqu’il fasse honneur aux montanistes de cette juste sévérité, il y a néanmoins toute apparence que ces mariages n’étaient pas mieux reçus chez les catholiques, qui avaient coutume de déclarer les leurs dans l’Église, ainsi que le dit Tertullien dans son second livre à sa Femme, où représentant le bonheur d’un mariage chrétien, il dit que l’Église en fait le traité, que l’oblation le confirme, que la bénédiction en est le sceau, que les anges le rapportent au Père céleste, qui le ratifie. Il ajoute qu’il n’était point permis aux enfants de contracter mariage sans le consentement de leurs père et mère ; on voit par un autre endroit que c’était l’évêque, avec ses prêtres et ses diacres, qui administrait le sacrement de mariage ; car Tertullien témoigne que c’était à eux que l’on s’adressait pour être marié. Il dit que plusieurs s’engageaient à la continence aussitôt après leur baptême ; qu’il y en avait beaucoup qui la gardaien