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prit. Tertullien ne pouvait marquer plus clairement le sacrement de confirmation ; et une preuve qu’il distingue ce sacrement de celui du baptême, c’est qu’il leur attribue des effets distincts : au baptême, la rémission des péchés ; à l’onction et à l’imposition des mains qui suivent le baptême, le don du Saint-Esprit. Il distingue encore ailleurs ces deux sacrements en disant : On lave la chair pour purifier l’ame ; on oint la chair pour consacrer l’ame ; on fait sur la chair le signe de la croix pour fortifier l’ame ; on recouvre la chair par l’imposition des mains, afin que l’ame soit éclairée par l’Esprit. La chair mange le corps et boit le sang de Jésus-Christ, afin que l’ame soit engraissée de Dieu même.

X.

SUR L’EUCHARISTIE.

Ces dernières paroles ne laissent aucun lieu de douter que Tertullien n’ait reconnu la présence réelle dans l’Eucharistie. Il l’enseigne encore dans un autre endroit, où il dit que Jésus-Christ après avoir pris du pain le changea en son corps en disant : Ceci est mon corps. Il est vrai qu’il ajoute que le pain qu’il venait de changer en son corps en était la figure ; mais il faut remarquer que Tertullien ne parle ainsi que dans les livres contre Marcion, où il avait à prouver que les ouvrages du Créateur sont bons. A cet effet il allègue le pain pour exemple, et dit que Marcion ne pouvait le regarder comme mauvais, puisque Jésus-Christ, qu’il reconnaissait pour Messie, l’avait changé en son propre corps, dont le pain offert par Melchisédech était la figure, de même que celui dont parle Jérémie en ces termes : Pour moi, j’étais comme un agneau plein de douceur, qu’on porte pour en faire une victime, et je n’avais point su les entreprises qu’ils avaient formées contre moi en disant : Mettons du bois dans son pain, extermin