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e sans elle il n’y a point de sincère pénitence. Il préfère la virginité et la continence au mariage, et condamne toute sorte de mensonge, même les équivoques et les restrictions mentales.

VIII.

SUR L’ÉGLISE ET LE SACREMENT DE BAPTÊME.

Il dit que l’arche de Noé et la nacelle de saint Pierre étaient des figures de l’Église, dont les hérétiques cessent d’être membres aussitôt qu’ils s’en sont séparés, en abandonnant la vérité ; que, depuis l’avènement de Jésus-Christ, le Saint-Esprit n’est plus dans la synagogue ; qu’en fait de religion, on ne doit pas contraindre, mais persuader. Quelques Chrétiens, par un zèle indiscret, s’étaient fait baptiser pour procurer du soulagement à leurs amis morts sans baptême. Tertullien désapprouve cet usage, et le compare aux purifications que les païens faisaient pour les morts. Parlant du baptême, il dit qu’avant de le recevoir, le catéchumène renonçait par trois fois différentes au démon, à ses pompes et à ses anges ; qu’ensuite il était plongé trois fois, répondant quelque chose au-delà de ce que le Seigneur a déterminé dans l’Evangile ; qu’étant lavé de ses fautes, on lui donnait à goûter du lait et du miel, et que, depuis ce jour, il devait s’abstenir du pain ordinaire pendant toute la semaine. On se disposait au baptême par de fréquentes oraisons, par des jeûnes, des génuflexions et par la confession secrète de ses péchés. Le temps destiné au baptême solennel est celui de la cinquantaine de Pâque ; mais on le donnait en tout temps, lorsqu’il y avait nécessité. C’était à l’évêque à administrer le baptême, les prêtres néanmoins et les diacres avaient le pouvoir de le conférer avec la permission de l’évêque ; les laïques mêmes le pouvaient dans le cas de nécessité. On plongeait trois fois dans l’eau celui que l’on bapti