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uses, mais jointes en une personne, le Dieu el l’homme. Chaque substance a conservé ses propriétés : l’esprit faisait des miracles, la chair souffrait. Ce n’est pas le Père qui a souffert, puisque le Fils se plaint sur la croix que son Père l’ait abandonné. Si c’était le Père, à quel Dieu s’adresserait-il ? Il est parlé de Jésus-Christ ; presque dans tous les psaumes, il y est représenté comme parlant à son Père. C’est le Fils de Dieu qui se montrait aux patriarches, et non le Père ; c’est à l’image du Christ futur que l’homme a été créé. Tertullien place la naissance de Jésus-Christ en la quarante-unième année de l’empire d’Auguste ; sa prédication, en la douzième de Tibère ; sa mort, en la quinzième du règne du même prince, environ la trentième de Jésus-Christ ; le huitième des calendes d’avril, le premier jour des azimes, auquel on devait manger la Pâque, sous le consulat de Rubellius Geminus, et de Fusius Geminus. C’est sur cet endroit qu’il faut corriger ce que Tertullien. dit ailleurs que Jésus-Christ est descendu du ciel en la quinzième année de Tibère.

V.

SUR LA NATURE DE DIEU ET DES ÊTRES SPIRITUELS.

Il parle de la substance de Dieu et des anges, comme s’il l’avait crue corporelle ou matérielle. Mais, en examinant ses paroles, on voit, que, par le terme de corps ou de matière, il ne voulait dire autre chose sinon que Dieu est une substance vraiment existante, et que les anges en sont une aussi ; car 1° il pose pour principe que le propre de la substance de Dieu est d’être esprit ; ce qu’il dit également du Verbe qu’il dit être Dieu de Dieu, esprit d’esprit ; 2° il distingue clairement dans le nombre des créatures, celles qui sont d’esprit d’avec celles qui ne sont que matière ; 3° quand il dit que Dieu est corps, il ajoute qu’il l’est d’un genre qui lui est particulier ; 4° enfin, sous le