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parce que le Fils n’est nommé Dieu que par l’union avec le Père. Si on doit nommer ensemble le Père et le Fils, on appellera le Père Dieu, et le Fils notre Seigneur Jésus-Christ, pour ne pas scandaliser les Gentils ; mais, ajoute-t-il, quand je nommerai Jésus-Christ seul, je pourrai le nommer Dieu. Pour marquer la croyance de l’Église sur la Trinité, il relève la cérémonie mystérieuse qui s’observait alors dans le baptême, où l’on plongeait le néophyte non une seule fois, mais trois fois, pour chaque nom des personnes divines. Car, quoiqu’à cause de l’étroite union qui est entre le Père et le Fils, entre le Fils et le Saint-Esprit, le Père, le Fils et le Saint-Esprit soient un en substance, ils sont néanmoins trois en personnes. Les noms de Dieu, de Tout-Puissant, de Très-Haut, et autres semblables que l’Ecriture donne au Père, conviennent aussi au Fils. Il nomme Parole le Fils, et ajoute que cette parole est une personne ; que le Fils est le second après le Père ; qu’il a toujours été dans le Père, et a été produit de lui sans en être séparé, qu’il en a été produit comme la plante de sa racine, le fleuve de sa source, le rayon du soleil ; que, quoiqu’avant la création Dieu fût seul, puisqu’il n’y avait rien hors de lui, en lui, néanmoins, était la sagesse, la raison, et sa parole intérieure, qui se produisit ensuite au dehors et devint la parole extérieure. C’est en faisant allusion à cette génération ou prolation extérieure du Verbe, par laquelle Dieu dit : Que la lumière soit faite, que Tertullien avance dans son livre contre Hermogène, que le Fils n’a pas toujours été ; sans préjudice toutefois de l’éternité du Verbe intérieur, qui est la sagesse.

IV.

SUR LES DEUX NATURES EN JÉSUS-CHRIST, SUR L’ANNÉE DE SA NAISSANCE, DE SA PRÉDICATION ET DE SA MORT.

Il s’explique sur le mystère de l’incarnation du Verbe, en disant qu’il y a en Jésus-Christ deux substances non conf