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nnaît que quatre Evangiles, savoir, de saint Matthieu, de saint Marc, de saint Luc et de saint Jean. Mais il remarque que l’on avait coutume d’attribuer à saint Pierre celui de saint Marc, et à saint Paul celui de saint Luc. Il cite sous le nom de saint Barnabe ce que nous lisons dans l’Epître aux Hébreux, et l’Apocalypse sous celui de saint Jean l’Apôtre, auquel il attribue aussi les deux Epîtres qui portent son nom. Tant qu’il fut catholique, il parla avec honneur du livre du Pasteur ; mais, une fois séparé de l’Église, et voyant que ce livre appelle à la pénitence les Chrétiens fornicateurs, aussi bien que les autres, ce qui était contraire à la rigueur des montanistes, il n’en parla plus qu’avec beaucoup de mépris. Quoiqu’il reconnaisse que le livre d’Enoch n’était point dans le canon des Juifs, et que de son temps plusieurs fissent difficulté de le recevoir, il ne laisse pas d’en soutenir l’autorité, s’appuyant sur l’endroit qui en est rapporté dans l’Epître de saint Jude. Il cite quelquefois l’Ecriture d’une manière différente de nos exemplaires ; d’autrefois il attribue à un prophète ce que nous ne voyons point qu’il ait dit en effet.

III.

SUR LA TRINITÉ DES PERSONNES EN DIEU, ET LA DIVINITÉ DU VERBE.

Tertullien prouve en plus d’un endroit qu’il n’y a qu’un Dieu en trois personnes, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, qu’il désigne sous le nom de Trinité. Ces trois personnes sont inséparables l’une de l’autre ; et si quelquefois on dit que le Père est autre que le Fils et le Saint-Esprit, on le dit par nécessité, non pour marquer diversité, mais ordre, non division, mais distinction : il est autre en personne, non en substance. Le Père est toute la substance ; le Fils en est un écoulement. On ne doit pas dire qu’il y ait deux Dieux ni deux Seigneurs ; non que le Père ne soit Dieu, et le Fils Dieu, et le Saint-Esprit Dieu, mais