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étaient comme autant de foudres qui ont réduit en cendres les blasphèmes des Juifs, des Gentils, des Gnostiques, et de tant d’autres qu’il a combattus dans ses écrits. La suite des paroles de Vincent de Lérins fait voir qu’il estimait les écrits que Tertullien composa étant catholique, mais encore plusieurs de ceux qu’il écrivit dans le schisme pour défendre la vérité. Nous rapporterons ici ce qui se trouve de plus remarquable dans les uns et dans les autres sur le dogme et sur la discipline de l’Église, particulièrement les points de doctrine dans lesquels il n’a jamais varié.

II.

SA DOCTRINE SUR L’INSPIRATION DES LIVRES DE L’ECRITURE.

On ne voit point, par exemple, que Tertullien ait changé de sentiment au sujet de l’inspiration des livres de l’Ecriture. Soit catholique, soit montaniste, il a cru que les livres, tant du vieux que du nouveau Testament, étaient la parole de Dieu. Il soutient, comme les autres anciens, que le dernier des écrivains sacrés, c’est-à-dire des prophètes, est antérieur à tous les sages, à tous les législateurs et historiens profanes, et veut qu’on ait recours aux textes originaux pour corriger ce qui se trouve de défectueux dans les versions de l’Ecriture. C’est à Moïse qu’il attribue le Pentateuque, à Jérémie le livre qui porte le nom de Baruch, à Daniel le cantique des trois jeunes hommes dans la fournaise, les Proverbes et la Sagesse à Salomon. Quant au livre de l’Ecclésiastique, il ne marque point qui en est l’auteur, mais il le cite comme il a coutume de citer les livres de l’Ecriture sainte. Il en use de même à l’égard du quatrième livre d’Esdras, des Machabées, de Judith et de Job, sans témoigner qu’il eût aucun doute sur leur canonicité. Tous les livres de l’ancien Testament ayant souffert beaucoup d’altération dans les temps de désolation, Esdras les rétablit. Pour ce qui est de ceux du nouveau, il ne reco