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DOCTRINE DE TERTULLIEN [1].

I.

JUGEMENTS AVANTAGEUX QUE LES ANCIENS ONT PORTÉS SUR LES ÉCRITS DE TERTULLIEN.

Quelque tache que le montanisme ait imprimée à la réputation de Tertullien, ses ouvrages n’ont pas laissé de le faire regarder comme un des plus illustres écrivains de l’Église. Saint Cyprien les estimait tellement, qu’il ne manquait pas d’en lire tous les jours ; et souvent, quand il les demandait, il disait : Donnez-moi mon maître. Ruffin l’appelle le plus célèbre de tous ceux qui ont écrit, et Vincent de Lérins en fait un éloge qui n’a rien d’égal. Il est, selon lui, entre les auteurs latins ce qu’Origène est entre les Grecs. Egalement consommé dans les lettres divines et humaines, il a comme renfermé dans la vaste étendue de son Esprit et de sa mémoire toute la philosophie des sages du monde, les maximes de toutes les différentes sectes, avec ce qu’il y a de plus curieux dans l’histoire et dans les sciences. Presque toujours victorieux de ceux qu’il avait entrepris de combattre, il accablait ses ennemis par la force et par le poids de ses raisons, et ses ouvrages

  1. Dom Ceillier.