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pierres du lieu où est la lèpre, et il les fera jeter hors de la ville, dans un lieu immonde, et il fera remettre d’autres pierres à la place de celles qui ont été ôtées, et il fera enduire la maison avec une autre terre. » Il faut, en effet, lorsque nous nous approchons de Jésus-Christ, pontife suprême du Père, que, dans l’espace d’une semaine, nous retirions auparavant de la maison du vieil homme tous les obstacles qui pourraient gêner sa présence, afin que ce qui demeure de la maison de notre ame et de notre chair soit pur. Aussitôt que le Verbe de Dieu y est entré, et y rencontre des taches rougeâtres et des plaies ardentes, il faut arracher et jeter hors de nous les pensées mortelles et sanglantes ( voilà pourquoi l’Apocalypse place la mort sur un cheval verdâtre, et l’ange exterminateur sur un cheval rouge comme le feu), et à ces pensées perverses substituer les pierres polies, solides, adaptées à l’édifice, telles enfin qu’elles sont lorsqu’elles deviennent des fils d’Abraham, afin qu’ainsi l’homme soit habile à recevoir Dieu. Que si, après cette réforme et cette réédification, le prêtre trouve encore dans la même maison quelque chose des taches et de la lèpre précédentes, il la déclare impure, il ordonne qu’on en retire tout ce qu’elle renferme, qu’on en arrache les pierres et tout ce qui entre dans sa construction, puis, qu’on jette tous ces débris dans un lieu immonde. Voilà l’homme tout à la fois chair et ame, qui, après la réception du baptême et l’entrée des prêtres, reprenant, malgré sa régénération, les premières souillures de la chair, est précipité hors de la ville, dans un lieu immonde, c’est-à-dire qu’il « est livré à Satan pour la perdition de sa chair, » et qu’après sa ruine il n’est plus réédifié dans l’Église.

Même symbole dans l’homme qui a dormi avec une femme esclave, destinée à un autre, non encore rachetée à prix d’argent ni mise en liberté, « Il lui sera pardonné, dit le Lévitique, et il ne mourra point, » parce que cette femme