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Autrement l’Apôtre eût nommé toutes les œuvres de la chair.

Lorsqu’il rappelle aux Ephésiens leurs dérèglements passés, il les avertit pour l’avenir : « Parmi lesquels nous avons été autrefois dans les mêmes désordres, vivant selon les désirs de la chair et nous abandonnant aux mouvements de la chair. » Enfin, quand il censure ceux qui s’étaient réniés eux-mêmes, c’est-à-dire qui avaient cessé d’être chrétiens, parce qu’ils s’étaient livrés à toutes « les œuvres de l’impureté, » il dit : « Mais vous, ce n’est pas là ce que vous avez appris de Jésus-Christ. » Même langage ailleurs : « Que celui qui dérobait ne dérobe plus. » Que celui qui s’abandonnait à la fornication ne s’y abandonne plus ; que celui qui était adultère cesse d’être adultère : voilà ce qu’il aurait ajouté, s’il avait eu coutume de pardonner à ces prévarications, ou s’il eût voulu qu’on leur pardonnât, lui qui, ne voulant pas même se souiller en paroles, s’écrie : « Que votre bouche ne profère aucune parole mauvaise. » Et encore : « Qu’on n’entende pas même nommer parmi vous la fornication ni quelque impureté que ce soit, comme il convient à des saints ( tant il est loin de les excuser !) sachant bien que nul fornicateur, nul impudique, ne sera héritier du royaume de Dieu. Que personne ne vous séduise par de vains discours ; car c’est là ce qui attire la colère de Dieu sur les enfants de la rébellion. » Qui donc séduit nos frères par de vains discours, sinon celui qui leur prêche publiquement que l’adultère est rémissible, sans même s’apercevoir que l’apôtre en a détruit les fondements, lorsqu’il « retranche les ivrogneries et les festins, » comme encore dans ce passage : « Ne vous laissez point enivrer par le vin, d’où naît la dissolution. » Il explique aussi aux Colossiens quels sont « les membres de l’homme terrestre qu’ils doivent faire mourir sur la terre, la fornication, l’impureté, les passions déshonnêtes, les mauvais désirs, et les paroles honteuses. » Accorde, si tu le peux,