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car la figure de ce monde passe ; » oui, sans doute ; parce qu’il n’a plus besoin qu’il lui soit dit : « Croissez et multipliez. » C’est ainsi qu’il veut que nous vivions, libres de toute sollicitude, « parce que ceux qui ne sont point mariés s’occupent du soin de plaire à Dieu, tandis que ceux qui sont mariés s’occupent du soin des choses du monde, et de plaire à leur compagne. » C’est ainsi qu’il dit : « Celui qui conserve sa fille vierge fait mieux que celui qui la marie. » C’est ainsi qu’il déclare beaucoup plus heureuse la veuve qui, entrée dans la carrière de la foi, profite de la mort de son époux pour embrasser la viduité. C’est ainsi enfin qu’il recommande tous ces conseils de la continence comme venant de Dieu lui-même : « Je pense que c’est l’Esprit de Dieu qui me conduit, » dit-il. Quel est donc l’audacieux défenseur de l’impudicité, le trop fidèle avocat des adultères, des fornicateurs et des incestueux, qui, prenant en main leur cause contre l’Esprit saint, ne craint pas de porter un faux témoignage contre son Apôtre ? Non, il n’est pas vrai que Paul ait jamais accordé rien de semblable, lui qui s’efforce partout de restreindre par des motifs vertueux les nécessités les plus légitimes de la chair. Il permet les noces, d’accord ; mais non l’adultère. Il excuse les mariages, d’accord ; mais non la fornication. Il va même jusqu’à imposer des limites à la nature, de peur qu’elle ne glisse dans la prévarication, et il s’attache à réprimer les actes que Dieu a daigné bénir, de peur de paraître autoriser ceux qu’il maudit. Tout ce qu’il pouvait faire, c’était de purifier la chair de ses souillures ; quant à effacer les taches légères, il ne le pouvait pas. Mais telle est la coutume des pervers, des ignorants, des hérétiques, et en général de tous les Psychiques. Ils s’arment de quelque texte équivoque contre une multitude de sentences claires et positives.

XVII. Je te somme d’en appeler à l’arsenal des écrits apostoliques. Examine chacune de ses lettres ; elles arborent