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les abominables, et leur fermant le royaume des deux, » il commence par dire : « Ne vous y trompez pas, » c’était déclarer qu’ils ne l’obtiendraient jamais. Qui leur enlève le royaume des cieux, leur enlève à la fois la vie qui est dans le royaume. Il insiste : « C’est, ce que quelques-uns de vous ont été autrefois ; mais vous avez été lavés ; vous avez été sanctifiés ; vous avez été justifiés au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, et par l’Esprit de notre Dieu. » Plus il excuse ces prévarications commises avant le baptême, plus il les déclare irrémissibles après le baptême, puisqu’il n’est pas permis d’être lavé une seconde fois.

Reconnais encore dans le passage suivant, Paul, colonne immobile de la discipline : « Les aliments sont pour l’estomac, et l’estomac pour les aliments ; c’est Dieu qui a fait l’un et qui a fait les autres. Mais le corps n’est point pour la fornication, il est pour le Seigneur ; car Dieu a dit : Faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance ; et Dieu créa l’homme, et il le créa à son image et à sa ressemblance. Le Seigneur est pour le corps. Le Verbe en effet s’est fait chair. De même que Dieu a ressuscité le Seigneur, ainsi il nous ressuscitera par sa puissance, » sans doute à cause de la communauté de notre chair avec lui. Voilà pourquoi il ajoute : « Ne savez-vous pas que vos corps sont les membres de Jésus-Christ, » parce que le Christ est aussi le temple de Dieu. « Renversez ce temple, et dans trois jours je le relèverai. Enlèverai-je donc à Jésus-Christ ses propres membres pour en Caire les membres d’une prostituée ? à Dieu ne plaise ! Ignorez-vous que celui qui se joint à une prostituée devient un même corps avec elle ; car ils seront deux dans une seule chair. Mais celui qui demeure attaché au Seigneur est un même esprit avec lui. Fuyez donc la fornication. » Si la fornication peut espérer le pardon, comment la fuirai-je, puisque je serai de nouveau fornicateur ? D’ailleurs, que gagnerai-je à la fuir ? Je serai un seul et