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des étrangers. » Si, en effet, la monogamie est obligatoire pour les évêques seuls, tout ce qui doit accompagner la monogamie n’aura été imposé qu’aux évêques. Quant aux laïques, qui n’ont rien à démêler avec la monogamie, tout le reste leur est étranger. Tu as un bon moyen, ô Psychique, d’échapper aux liens de toute la discipline. Affirme résolument que ce qui est imposé à quelques-uns n’est pas imposé à tous ; ou bien, si toutes les autres obligations sont communes, tandis que la monogamie n’atteint que les évêques, ne faut-il pas dès-lors réserver pour eux seuls le titre de Chrétiens, puisqu’ils observent la discipline dans sa plénitude ?

XIII. — Mais, dis-tu, l’Apôtre écrivant à Timothée, aime « mieux que les jeunes veuves se marient, qu’elles aient des enfants et qu’elles soient mères de famille. »

— Ces mots s’adressent aux jeunes veuves qui, surprises par la foi dans le veuvage, l’ont suivie quelque temps, « mais qui, après avoir vécu avec mollesse, secouent le joug de Jésus-Christ et veulent se remarier, encourant ainsi la condamnation et rendant vaine leur première foi, » cette foi apparemment qui les surprit dans le veuvage, et qu’elles ont abandonnée après l’avoir professée un moment. Voilà pourquoi il veut qu’elles se marient, de peur qu’elles ne violent ensuite les engagements du veuvage auquel elles se sont consacrées, mais non pas qu’elles se marient autant de fois qu’elles ne voudront pas persévérer dans un veuvage éprouvé par la tentation, ou pour mieux dire, voué à la mollesse. Nous lisons dans son épître aux Romains : « Une femme mariée est liée par la loi du mariage à son mari tant qu’il est vivant ; mais s’il vient à mourir, elle est dégagée de la loi du mari. Si donc elle va avec un autre homme pendant la vie de son mari, elle sera appelée adultère ; mais quand son mari est mort, elle est affranchie de la loi du mariage, parce qu’elle peut aller à un autre sans être adultère. » Mais connais par ce qui suit quel est le sens de ce passage qui semble