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pas. » Non, parce que, pour celui qui est délié de son mariage avant la foi, sa seconde épouse, la première depuis la foi, ne lui sera pas comptée, puisque notre vie elle-même ne commence qu’à la foi.

Mais ici « il voudrait les épargner, dit-il. Ces personnes là souffriront dans leur chair des afflictions et des peines, à cause de la dureté des temps, » qui rejettent les fardeaux du mariage ; ou plutôt, pour les avertir qu’il valait mieux s’occuper de plaire à Dieu qu’à un mari ; c’était reprendre ce qu’il avait permis.

Ainsi encore, dans ce même chapitre où « il déclare à chacun qu’il doit demeurer dans la vocation où il élait lorsque Dieu l’a appelé, » ajouter ces mots : « La femme est liée à la loi du mariage tant que son mari est vivant ; mais si son mari meurt, elle est libre ; qu’elle se marie à qui elle voudra, pourvu que ce soit selon le Seigneur ; » c’était nous démontrer qu’il entend parler de celle qui a été trouvée déliée d’avec son époux, de même que tout à l’heure de l’époux délié d’avec son épouse, pourvu toutefois que le nœud ait été brisé par la mort, et non par le divorce, parce qu’il ne permettrait pas à une femme répudiée de se remarier contrairement au précepte ancien. Voilà pourquoi, « si la femme se remarie, elle ne pèche point, parce que ce second mari, qui est le premier depuis qu’elle a embrassé la foi, ne lui sera pas compté. » De là vient que l’Apôtre ajouta, « pourvu que ce soit dans le Seigneur. » Il s’agissait d’une femme qui avait eu un mari païen, et avait embrassé la loi, après l’avoir perdu : il l’avertit, de peur qu’elle ne se crût autorisée à épouser encore un païen, même après être devenue Chrétienne, quoique les Psychiques s’inquiètent peu de ce point.

Sachons-le toutefois, l’original grec diffère d’avec les éditions ordinaires par deux syllabes, soit qu’elles aient été altérées à dessein, soit qu’elles l’aient été dans la simplicité du cœur. Si son époux vient à mourir, indique un futur. Dans ce cas, la permission, en s’étendant à l’infini, eût