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leur plaisent pas. Aussi, tandis que les choses de l’Esprit leur déplaisent, ils aiment celles qui apparliennent à la chair, parce qu’elles sont opposées a l’Esprit. « La chair, » dit l’Apôtre, « s’élève contre l’Esprit et l’Esprit contre la chair. » Or, que désirera la chair, sinon ce qui est de la chair ? Voilà pourquoi, dès l’origine, elle est devenue étrangère jà l’Esprit : « Mon esprit ne demeurera » plus à jamais dans l’homme, parce qu’il n’est que chair. »

II. Nos adversaires nous reprochent donc comme une hérésie la discipline de la monogamie. Leur grand motif pour nier le Paraclet, c’est qu’ils le regardent comme le fondateur d’une doctrine nouvelle, et surtout de la plus dure des doctrinés pour eux. Il faut donc commencer par examiner avec détail, s’il est vrai que le Paraclet ait enseigné quelque chose que l’on soit en droit de prendre ou pour une nouveauté, par rapport, à la tradition catholique, ou pour un fandeau, par rapport au joug léger du Seigneur ? Le Seigneur lui-même s’est prononcé sur ces deux points, quand il a dit : « J’ai encore beaucoup de choses à vous apprendre, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant. Lorsque l’Esprit de vérité sera venu, il vous enseignera toute vérité. » C’était déclarer assez manifestement qu’il ferait des choses qui pourraient passer pour une nouveauté, puisqu’elles n’auraient jamais été publiées, et pour un fardeau de, plus, par la raison même qu’elles n’auraient pas encore été publiées. En vertu de ce raisonnement, réponds-tu, on pourra mettre sur le compte du Paraclet toute espèce de nouveauté ou d’obli gation quand même elles viendraient de l’Esprit contraire. Point du tout. L’Esprit contraire se trahirait à la diversité de sa prédication, d’abord en altérant la règle de la foi, puis en altérant l’ordre de la discipline, pavée qu’il commenée par corrompre ce qui vient en première ligne, c’est-à-dire la foi qui est antérieure à la discipline. L’hérétique s’attaque nécessairement à Dieu, avant de s’attaquer à son institution. Mais le Paraclet, qui avait à enseigner beaucoup