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l’unité même des jeûnes, des xérophagies et des stations, à moins peut-être que nous ne péchions par là contre les sénatus-consultes et les décrets des princes, qui proscrivent nos réunions ? Lorsque l’Esprit saint prêchait où il voulait et par qui il voulait, prévoyant dans un avenir rapproché, soit les épreuves de l’Église, soit les fléaux du monde, en sa qualité de Paraclet ou d’avocat du genre humain, il lui offrit ces mortifications comme aulant de remèdes propres à désarmer son juge. Applique cet exemple à l’exercice de la sobriété et de l’abstinence. Nous qui avons reçu l’Esprit saint, nous observons nécessairement ce qu’il a établi alors. Regarde les fastes des Juifs ; tu ne trouveras aucune nouveauté là où toute la postérité observe avec un respect héréditaire ce qui a été prescrit aux aïeux. De plus, c’est un usage établi dans la Grèce qu’il se tient, en certains lieux déterminés, des assemblées formées de toutes les églises répandues dans le monde, où l’on traite en commun les questions les plus importantes, assemblées vénérables qui sont comme la représentation de tout le nom Chrétien. Qu’il est convenable en effet de se réunir tous ensemble sous les auspices de la Foi aux pieds de Jésus-Christ ! « Qu’il est bon ! qu’il est doux que les frères habitent ensemble ! » Quant à toi, tu ne sais entonner ce cantique qu’à table, avec une troupe de convives. Or, ces assemblées se livrent auparavant aux stations et aux jeûnes. Elles savent « pleurer avec ceux qui pleurent, pour se réjouir ensuite avec ceux qui se réjouissent. » Si, mutuellement présents l’un à l’autre en esprit, nous vaquons nous aussi, dans nos diverses provinces, à ces mêmes exercices qu’a défendus le traité actuel, nous nous conformons à la loi du sacrement.

XIV. « Nous sommes de nouveaux Galates, dites-vous, puisque nous observons avec eux les temps, les jours, les mois et les années » des Juifs. — D’accord, si nous suivons les cérémonies judaïques et les solennités légales. L’Apôtre, en effet, les déconseille en nous apprenant que