Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 3.djvu/367

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


I. Je ne doute point, mon frère, qu’après avoir envoyé devant toi ton épouse dans la paix du Seigneur, résolu désormais à posséder la tranquillité de l’âme, tu ne songes à vivre dans la viduité, par conséquent, que tu n’aies besoin de conseils. Quoique, en pareille conjoncture, chacun doive s’interroger soi-même et consulter ses propres forces, comme les nécessités de la chair interviennent dans les délibérations de l’esprit, et résistent dans la même conscience à la foi, celle-ci a besoin de conseils étrangers qui lui servent, pour ainsi dire, d’avocat contre les réclamations de la chair. Il est très facile d’imposer silence à ces réclamations, si l’on considère la volonté de Dieu plutôt que la condescendance à la chair. On ne se rend point agréable à Dieu en flattant les sens, mais en obéissant à la volonté divine.

« Or, la volonté de Dieu, c’est que nous soyons saints. » En effet, il veut que l’homme, créé à son image, devienne sa ressemblance, « afin que nous soyons saints comme il est saint lui-même. » Ce bien, ou en d’autres termes, la sanctification, je le divise en plusieurs degrés, pour que chacun de nous puisse y prendre part. Le premier degré, c’est la virginité conservée depuis la naissance. Le second comprend la virginité qui, depuis la seconde naissance, c’est-à-dire le baptême, nous purifie dans le mariage ; d’après le consentement des deux époux, ou