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A SA FEMME. LIVRE II.

I. Dernièrement, compagne bien-aimée dans le service du Seigneur, je vous exposais, autant du moins que j’en étais capable, les règles que doit suivre une sainte femme dont le mariage est rompu, n’importe comment. Aujourd’hui, eu égard à la fragilité humaine, averti d’ailleurs par l’exemple de quelques femmes qui, trouvant dans le divorce ou le rappel d’un époux, l’heureuse occasion de la continence, non-seulement répudièrent un si grand bien, mais ne voulurent pas même se souvenir de la loi qui ordonne « de se marier dans le Seigneur, » revenons à des conseils plus doux. Ainsi moi, qui tout à l’heure vous exhortais à persévérer dans le veuvage, je me sens l’esprit troublé par la crainte que, vous parler des secondes noces, ce ne soit vous pousser sur la pente glissante d’un second mariage. Si vous êtes entièrement sage, vous embrasserez certainement le parti qui vous est le plus utile. Mais le veuvage est pénible ; il ne va pas sans de grands obstacles, œuvre laborieuse s’il en fut jamais, j’avais différé de vous le dire, et je ne vous en parlerais pas encore, si je ne savais de combien de sollicitudes il est environné. En effet, plus la continence, gardienne sévère du veuvage, est méritoire, plus nous sommes dignes d’excuse si le fardeau