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DE L’ORNEMENT DES FEMMES. LIVRE II.

I. Servantes du Dieu vivant, mes sœurs bien-aimées en Jésus-Christ, souffrez qu’à ce titre le plus humble de vos frères, le dernier des serviteurs du Maître commun, ose vous adresser une courte exhortation, non par un sentiment de vanité, mais de charité, qui s’intéresse à l’œuvre de votre salut. Le salut ! il existe pour les hommes, de même que pour les femmes, dans la manifestation de la modestie chrétienne. « Nous sommes tous les temples de Dieu, » consacrés par la présence de l’Esprit saint. Gardienne de ce sanctuaire auguste, la pudeur veille à la porte pour n’y laisser rien pénétrer d’immonde, de peur que la divinité qui y réside ne déserte avec indignation un séjour profane. Toutefois mon dessein n’est pas de vous entretenir de la chasteté chrétienne en elle-même. Les préceptes divins sont partout assez formels sur ce point. Je veux vous développer les devoirs qui s’y rattachent, c’est-à-dire la manière dont il faut régler votre extérieur. La plupart d’entre vous, et en me permettant ce reproche, je me l’adresse à moi-même le premier, la plupart d’entre vous entraînées par une ignorance involontaire, ou par une audacieuse connivence avec elles-mêmes, affichent dans leurs dehors aussi peu de retenue que si la pudeur consistait