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ils conviennent aussi aux vierges, afin que si les mêmes motifs de se voiler la tête se rencontrent chez les unes et les autres, il soit indubitable que la communauté du nom s’applique également aux vierges. Si « l’homme est le chef de la femme, » il l’est aussi de la vierge, ce qu’était la femme avant son mariage, à moins que peut-être la vierge ne forme une troisième espèce à part, ayant son chef à elle. « S’il est honteux à une femme d’avoir les cheveux coupés ou rasés, » il ne l’est pas moins à une vierge. Au siècle antagoniste de Dieu, d’examiner s’il est honorable à une fille d’avoir les cheveux coupés, de même que la chose est permise au jeune homme. Puis donc qu’il ne convient pas plus à la vierge qu’à la femme d’avoir les cheveux coupés ou rasés, il lui convient également d’avoir la tête couverte. « Si la femme est la gloire de l’homme, » à combien plus forte raison la vierge qui est à elle-même sa propre gloire ! « Si la femme fut formée de l’homme et pour l’homme, » cette côte d’Adam fut vierge d’abord. Si « la femme doit porter sur sa tête la marque du pouvoir que l’homme a sur elle, » jamais elle ne doit le porter avec plus de justice que quand elle est vierge, puisqu’alors elle possède ce qui en est la cause. En effet, si c’est à cause des anges, qui, comme nous le lisons, ont perdu Dieu et le ciel pour avoir convoité les femmes, qui pensera que ces mêmes anges se soient laissés séduire par des corps souillés, soupirant ainsi après les restes de la volupté humaine, au lieu de rechercher les vierges dont l’attrait sert en quelque sorte d’excuse à la passion humaine ? L’Ecriture s’exprime ainsi : « Lorsque les hommes eurent commencé à se multiplier sur la terre, et qu’ils eurent engendré des filles, il arriva que les enfants de Dieu, voyant que les filles des hommes étaient belles, prirent des épouses choisies entre toutes les autres. » Ici, en effet, le mot grec signifie épouses, puisqu’il y est question de mariage. Dire les filles des hommes, c’est évidemment désigner des vierges placées encore sous la tutelle de leurs parents ; car une fois